L’harmonisation des taxes entre les deux carburants se conjugue avec les variations saisonnières des cours mondiaux, explique Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP).

Le gouvernement poursuit la trajectoire de rattrapage de la fiscalité sur le gazole

Le prix des carburants en France et en Europe varie en fonction du prix du marché mondial. Les cours de l’essence et du gazole sont soumis aux fluctuations en fonction de l’offre et de la demande.

Francis Duseux prend la situation aux Etats Unis où l’essence est plus chère l’été, durant la « driving season. Les américains voyagent sur des distances plus longues. Le prix de l’essence connait alors une nette augmentation entre mai et septembre.

A l’arrivée de l’hiver, la demande en essence diminue et celle du gazole augmente. Cela s’explique par la demande plus importante en fioul domestique. Ces variations existent depuis longtemps mais le prix du gazole n’avait jamais dépassé celui de l’essence. L’écart de fiscalité entre les deux était très important, autour de 17 centimes.

Aujourd’hui, la différence de taxes est seulement de 7 à 8 centimes. Aussi, lorsque l’écart de prix sur le marché mondial entre le gazole et l’essence est supérieur à cette petite marge, le prix à la pompe du gazole dépasse celui de l’essence. C’est ce que les français constatent à la station d’essence en ce moment.

La consommation  du gazole en France est en baisse

La  baisse de la consommation du gazole en France est estimée à 2 à 3 % par an. Cela peut paraître faible alors que les ventes de motorisation diesel ne représentent plus que 50 % des véhicules neufs, mais il ne faut pas oublier que le parc de voitures est majoritairement constitué de véhicules diesel et que ceux-ci vont rouler encore longtemps.

La baisse du gazole se retrouve aussi dans de nombreux pays européens. Mais cela n’engendre pas un effondrement de la demande au niveau mondial.  La croissance mondiale a pour conséquence l’augmentation  des besoins en transport des marchandises. Ce secteur se fournit principalement en gazole.

L’accroissement de la demande chinoise et indienne en gazole et des autres grands pays asiatiques compense largement la faible baisse enregistrée dans l’union européenne .

Si la demande mondiale de gazole se maintient et que la fiscalité du diesel rattrape celle de l’essence, nous pouvons craindre  que le prix à la pompe du gazole devienne régulièrement supérieur à celui de l’essence.

La différence de prix à la pompe entre un litre de gazole et un litre d’essence s’explique donc par la la variation de l’offre et à l’évolution de la fiscalité.

Si le gouvernement poursuit la trajectoire de rattrapage de la fiscalité sur le gazole, il sera de plus en plus souvent plus cher que l’essence à la pompe, surtout durant les mois d’hiver.