Actuel ministre de l’Intérieur du gouvernement français, Gérald Darmanin est un homme politique dont le parcours parle de lui-même. Au cœur de la tourmente sur le plan judiciaire et médiatique depuis de nombreuses années, le locataire de la Place Beauvau n’hésite pas à affirmer ses positions quitte à créer la polémique. De son cursus à son actualité politique en passant par son mariage, voici le portrait d’un homme qui ne laisse pas ses compatriotes indifférents.

D’où vient Moussa, son deuxième prénom ?

Gérald Moussa Darmanin a vu le jour le 11 octobre 1982 dans la ville française de Valenciennes. Il est le fils d’Annie Ouakid qui travaillait à la Banque de France et de Gérard Darmanin qui s’occupait d’un bar dans la ville. Le grand-père paternel de Gérald est Rocco Darmanin. Il est originaire de Tunisie où il avait vu le jour en 1902 dans la ville de Béja. Il a également des origines arméniennes et est un maltais catholique. D’obédience catholique, le futur homme politique doit son second prénom à son grand-père maternel, Moussa Oualid.

mussa

Originaire d’Algérie et plus précisément du douar d’Ouled Ghalia, il voit le jour en 1907. Moussa était un musulman et un résistant engagé pour son pays. Il s’engage en tant que tirailleur algérien auprès des Forces françaises de l’Intérieur pour le compte de la Seconde Guerre mondiale. Il avait aussi le grade d’adjudant au sein de l’armée française et officiait en qualité de chef de section. C’est pour lui rendre hommage que les parents de Gérald Darmanin l’ont nommé ainsi. Fier de ses racines, le ministre de l’Intérieur n’a pas hésité à s’exprimer sur le sujet en évoquant les symboles de la République qui ne font pas cas des provenances de chaque citoyen.

Qui est la femme de Gérald Darmanin : Rose-Marie Devillers ?

À la date du 29 août, Gérald Darmanin a convolé en justes noces avec sa femme, Rose-Marie Devillers. Loin d’être une inconnue, celle qui a dit « oui » au Premier ministre présente déjà un parcours remarquable.

Elle a vu le jour en 1987 dans le septentrion où elle effectue ses études. Elle fréquente ensuite l’université de droit à Lille II et obtient son parchemin en 2010. Titulaire d’un master 2 avec la mention “droit des entreprises”, la jeune femme poursuit son cursus et obtient son diplôme de droit et management international à l’École Supérieure de Commerce de la capitale française. En 2013, elle monte son entreprise de conseil et gestion dans la ville de Lille.

Quelques années plus tard, en 2017, c’est la consécration pour Rose-Marie Devillers qui intègre le groupe Havas en sa qualité de consultante. Elle sera d’ailleurs promue par les dirigeants de la structure au sein de laquelle elle est désormais la directrice conseil. Si sa carrière dans le monde de la communication et de la publicité prend de l’ampleur, sa vie sentimentale n’est pas en reste. Elle rencontre Gérald Darmanin en 2009 par l’entremise de Michel Bettan. Avec environ dix années de fréquentation, le couple s’est uni pour le meilleur et pour le pire avec l’espoir de fonder une famille.

Quel est son parcours politique ?

Issu de l’Institut d’études politiques de Lille où il obtient son diplôme en 2007, Gérald Darmanin connaît un parcours riche en rebondissements.

Des débuts prometteurs

Gérald Darmanin commence sa carrière politique au sein du Rassemblement pour la République à l’âge de 16 ans. Il collabore avec Jacques Toubon pour le compte duquel il est assistant parlementaire. Le jeune militant se retrouve à la direction de la section jeune du RPR avant d’être écarté en 2003 en raison de ses désaccords avec l’Union pour un mouvement populaire.
Après une courte collaboration avec Christian Vanneste, il devient le délégué pour le compte de la dixième circonscription septentrionale de l’UMP. C’est alors le début des polémiques pour celui qui sera à la tête de la campagne de Christian Vanneste lors des législatives et des municipales en 2007 et 2008. moussa darmaninn Conseiller municipal puis aux affaires juridiques pour Xavier Bertrand, Gérald Darmanin travaillera au cabinet de David Douillet qu’il dirigera à partir du 13 avril 2012.

Une carrière mouvementée sur le plan local

Deux mois plus tard, Gérald Darmanin met en place son lobby des Cadets-Bourbon en devenant député pour le compte de la dixième circonscription septentrionale. Au cours de cette période, il se distingue par son opposition au Pacte budgétaire européen, son soutien à Xavier Bertrand et son alliance avec François Fillon. Il remporte les municipales de Tourcoing en 2014 et s’illustre au cours de la campagne pour la présidence de l’UMP de Nicolas Sarkozy en tant que porte-parole.

L’année suivante, il se retrouve au conseil régional des Hauts-de-France en tant que vice-président après avoir renoncé à ses fonctions de député. Il démissionne également du poste de secrétaire général adjoint des Républicains en raison de ses désaccords avec Nicolas Sarkozy. Il retrouve néanmoins ce poste peu de temps après sous la houlette de François Fillon. Il démissionne néanmoins le 3 mars 2017.

Un riche parcours ministériel

C’est au poste de ministre de l’action et des comptes publics que Gérald Darmanin donnera un nouveau souffle à sa carrière politique. Cette première nomination à l’air du Président Macron a du mal à passer chez les Républicains et mène à son exclusion du parti en octobre 2017. Le mois suivant, il intègre la République en marche. L’homme politique est actif et ne tardera pas à s’illustrer avec la réforme du prélèvement à la source. Toutefois, c’est vers Tourcoing et les municipales que s’oriente le ministre à l’occasion des élections de 2020. Il remporte la victoire et assure les deux fonctions jusqu’en juillet.

Avec Jean Castex comme Premier ministre, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre pour Gérald Darmanin. Il accède aux fonctions de ministre de l’Intérieur le 6 juillet en renonçant au conseil régional et en programmant sa démission du poste de maire qu’il occupait jusque là. Au-delà des différentes polémiques qu’il provoque, le plus jeune pensionnaire de la Place Beauvau prend des mesures fortes pour obtenir des résultats rapides. Entre le retour aux instructions chiffrées et écrites et l’exclusion des étrangers présents sur le fichier des signalements, Gérald Darmanin place sa gestion sous le signe de l’action.

Ses déboires judiciaires

Gérald Darmanin et la justice entretiennent une relation tumultueuse. Accusé d’homophobie en 2017 après de nombreux tweets controversés sur le mariage homosexuel, il finira par regretter son comportement. Toutefois, il maintient sa position défavorable à l’union civile. En 2020, la polémique n’a toujours pas cessé et une pétition lancée contre le ministre enregistre un nombre impressionnant de signatures.

Gérald Darmanin fera également face à des accusations d’abus de faiblesse lancées par une résidente de Tourcoing en 2015. Cette dernière affirmait avoir été victime de relations sexuelles forcées contre un emploi et une résidence dans la ville.

La justice n’ayant pas pu établir la violence ou l’absence de consentement de la plaignante, l’affaire a été classée sans suite en 2018. Après une saisine effectuée par le Pouvoir féministe en 2020 concernant la même affaire, le parquet de Paris la classe à nouveau sans suite. Une autre accusation de viol ciblera le ministre en 2017 avant que la plainte soit classée sans suite. L’affaire sera à nouveau classée sans suite en 2018 avant qu’une troisième accusation contraigne le parquet à amorcer l’action publique. De son côté, Gérald Darmanin accuse la plaignante Sophie Patterson de dénonciation calomnieuse. En dépit d’une ordonnance de non-lieu prononcée par le juge d’instruction, cette affaire connaîtra de nombreux rebondissements. En juillet 2020, c’est au tour du ministre de porter plainte après la réception d’une lettre dans laquelle il est traité de « violeur » et d’« ordure ».

La loi de sécurité globale

Initiée par la République en marche, le projet de loi sur la sécurité globale vise à pénaliser l’utilisation malintentionnée des enregistrements de forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions. Mettant en avant la nécessité de protéger les hommes en uniforme, cette loi touche néanmoins les libertés fondamentales et notamment la vie privée. Sujet de toutes les polémiques, elle est très décriée. Fervent défenseur du projet, Gérald Darmanin avait le soutien de Matignon et de l’Élysée avant de se voir abandonné sur le devant de la scène. En effet, les proportions que prennent les débats sur le sujet inquiètent le Président Macron et son Premier ministre.

le-ministre-interieur-gerald-darmaninSi Gérald Darmanin se retrouve dans cette situation, c’est avant tout en raison de la teneur de ses propos. Pour défendre le projet, il met en avant la nécessité de flouter les visages des hommes armés sur les enregistrements même si cette disposition n’est pas prévue par la loi. Il met aussi en avant la tragédie du couple de policiers assassiné à Magnanville sous les yeux de leur enfant. La loi sur la sécurité globale cible pourtant les réseaux sociaux ce qui n’aide pas le ministre. Au vu de cette situation, il est enclin à amender l’article polémique en espérant convaincre l’Hémicycle.

En conclusion, Gérald Darmanin est un homme politique dont le parcours et les orientations sont dictés par un fort engagement. Les polémiques qu’il soulève sur son passage témoignent de son impact sur la sphère politique française.