Peu connus du grand public, surtout du point de vue de leur fonctionnement, les marchés de gros n’en demeurent pas moins un maillon clé de la chaîne alimentaire. En effet, c’est par eux que transitent les produits frais que nous consommons au quotidien, qu’il s’agisse de viandes, de poissons, ou de fruits et légumes.

25 marchés en France

Rungis, le plus grand marché de gros au monde, n’est pas le seul Marché d’intérêt National (MIN) en France. En effet, la France compte 25 marchés agricoles, pour la plupart des MIN, répartis sur l’ensemble du territoire. Pour rappel, les MIN sont des services publics que l’on doit au général de Gaulle, rassemblant les produits frais dans un même endroit. Leur intérêt alors était de nourrir la France d’après-guerre, alors en pleine reconstruction. A ce propos, Stéphane Layani explique : « C’est une idée très avancée de schéma directeur et d’organisation de la logistique, dès cette époque. Il fallait des points de concentration de l’offre agricole pour la redistribuer dans les aires où il y avait une certaine population ».

Vous ne le savez peut-être pas, mais à l’heure actuelle, c’est par les Marchés d’Intérêt National que transitent les deux tiers des produits que nous consommons au quotidien, tandis que le reste est accaparé par la grande distribution via des centrales d’achat. A Rungis, pour ne prendre que cet exemple, il y a plus de 1 200 entreprises qui font travailler 13 000 personnes. En outre, le marché, dont les étals sont à 75 % constitués de fruits et légumes, reçoit chaque année plus de 6 millions de visiteurs.

Rungis, un modèle bien rodé

D’emblée, commençons par préciser que le modèle des marchés de gros ne déstructure en rien le commerce traditionnel. Aujourd’hui, en tant que plus grand marché agricole sur la planète, Rungis accompagner des marchés de gros aux quatre coins de la planète, et pour cause ! Car il faut bien avouer que le modèle du MIN de Rungis est particulièrement bien rodé, comme l’explique Stéphane Layani, président de la Semmaris (société gestionnaire du marché de Rungis) : « C’est un modèle qui privilégie l’alimentation fraîche et de saison, et qui ne déstructure pas le commerce traditionnel, puisque nous sommes la centrale d’achat du petit commerce, des marchés de plein vent, des marchés bio, des restaurateurs et de la restauration collective ».

Rungis, c’est aussi un modèle d’éco-responsabilité, avec 99 % des déchets recyclés sur place. Au marché, on veille également à utiliser les eaux usées pour laver les sols. Ce n’est pas tout : dans un futur proche, les 240 ha du marché seront recouverts en panneaux photovoltaïques. Objectif annoncé : assurer l’autosuffisance énergétique du marché et produire de l’hydrogène pour les camions de livraison.