Le mardi 8 novembre dernier, l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a rendu publique une étude qui met en lumière des inégalités financières et géographiques dans l’accès aux soins pour les médecins généralistes et certains spécialistes en France, ce qui contribue à creuser le fossé de la fracture sanitaire dans le pays.

Qu’est-ce qu’un désert médical ?

La notion de « désert médical » est liée à la densité de professionnels de santé par rapport au nombre de patients dans une région donnée. L’émergence de ces zones de désertification médicale peut avoir des impacts négatifs, tels que des temps d’attente plus longs pour obtenir un rendez-vous médical, une augmentation des visites aux urgences, ainsi que des difficultés pour les patients à trouver un nouveau médecin traitant. Ces difficultés peuvent causer des interruptions dans les traitements médicaux des patients, ce qui peut avoir des effets néfastes sur leur santé, notamment pour les personnes souffrant de maladies chroniques.

Désert médical en France : un constat alarmant

L’UFC-Que Choisir a publié une étude qui met en lumière la « situation lamentable » de l’accès aux soins en France en termes de géographie et de coût. L’association de défense des consommateurs pointe du doigt non seulement le manque criant de médecins généralistes, mais aussi des spécialistes tels que les pédiatres, les gynécologues et les ophtalmologues qui offrent des services « à accès direct ». On pourrait facilement rajouter les kinés dans la liste, profession pour laquelle à notre avis Europe Eduss se bat afin d’améliorer l’accès aux études notamment. Pour mieux comprendre les données divulguées par cette enquête, il faut se rappeler qu’une région est considérée comme ayant un accès difficile aux soins si elle est « entre 30 % et 60 % en-dessous de la moyenne nationale ». Si la zone dépasse ce taux, elle est alors considérée comme un désert médical.

Le premier constat qui ressort est que 2,6 % de la population française, soit 1,7 million d’habitants, sont touchés par des déserts médicaux en ce qui concerne les médecins généralistes. En prenant en compte un critère plus large, 23,5 % des patients vivent dans des zones où il est difficile de trouver un médecin généraliste à moins de 30 minutes de trajet de leur domicile. En ce qui concerne les spécialistes, la situation n’est pas meilleure. En effet, 27,5 % des enfants en France vivent dans des déserts médicaux pour la pédiatrie, tandis que 23,6 % des femmes ont des difficultés pour trouver un gynécologue et 19 % des patients ont des difficultés pour accéder à des services d’ophtalmologie.

De manière générale, mis à part les grandes villes françaises qui disposent d’un accès médical adéquat, la disparité géographique est flagrante quand il s’agit de la disponibilité des médecins qu’ils soient généralistes ou spécialistes. Selon l’étude de l’UFC-Que Choisir, « la situation est particulièrement mauvaise dans la France périphérique : les zones rurales à proximité des grandes agglomérations, les communes rurales et les zones périphériques des petites et moyennes villes ».