Souvent dissociés dans l’imaginaire collectif, sport et politique sont en réalité intimement liés. La preuve avec les mondiaux d’escrime à Milan, avec la suspension d’une sabreuse ukrainienne, disqualifiée parce qu’elle a refusé de saluer son adversaire du jour… une Russe ! Les mondiaux d’athlétisme qui se profilent à l’horizon ne sont pas en reste, où une polémique naissante autour des droits LGBT+ prend racine. Décryptage !

Suspension d’une sabreuse ukrainienne aux mondiaux d’escrime

La scène a une allure de déjà vu : Olga Kharlan, sabreuse ukrainienne, a refusé de saluer son adversaire après l’avoir battue, la Russe Anna Smirnova, lors des mondiaux d’escrime à Milan. Comme un « remake » des quarts de finale du dernier Ronald-Garros, au terme desquels une autre Ukrainienne, Elina Svitolina, a refusé de serrer la main de la Biélorusse Aryna Sabalenka. Le jury des mondiaux d’escrime n’a pas attendu pour sévir : disqualification immédiate de l’Ukrainienne. Mais la suspension sera levée par la Fédération internationale d’escrime (FIE), à peine quelques heures plus tard. La FIE a par ailleurs profité de l’occasion pour amender le règlement qui obligeait les adversaires à se serrer la main. C’est en tout cas ce qu’a déclaré Bruno Gares, membre du Comité exécutif de la fédération lors d’un point presse.

La rencontre entre l’Ukrainienne et la Russe avait des allures de combat politique, sur fond de guerre en Ukraine. Kharlan, qui a largement dominé les échanges, n’a pas laissé place au suspense, menant 15 – 7. Pendant ce temps, les membres de la délégation ukrainienne scandaient des « Gloire à l’Ukraine » retentissants. Sans surprise donc, l’Ukrainienne a refusé de serrer la main de la Russe. Cette dernière n’a pas manqué de protester vivement, appuyé par le règlement de la FIE, qui précise à ce propos : « Les deux tireurs (…) doivent serrer la main de l’adversaire dès que la décision est donnée ».

Sport et questions sociétales se mêlent aux mondiaux d’athlétisme

Les questions sociétales s’invitent aux championnats du monde d’athlétisme ! Ceux qui se sont déroulés du 19 au 27 août 2023 à Budapest ont également suscité le débat, si bien que Sebastian Coe, président de la Fédération internationale d’athlétisme, a dû intervenir pour défendre le choix de la capitale hongroise. En cause : la position anti-LGBT+ du premier ministre du pays, Viktor Orban. A ce propos, Sebastian Coe a fait un parallèle inattendu avec la décision du CIO (Comité international olympique) d’organiser les Jeux dans des pays comme la Chine, déclarant que cela permettait de faire avancer les droits humains : « Le monde est un endroit complexe, il devient de plus en plus complexe d’année en année et cela ne va pas changer. Donc, une chose qui doit s’adapter ici, c’est le sport. De tout ce qui existe, le sport est probablement ce qui s’adapte le mieux, et dans un monde incertain, le sport est le seul point d’ancrage », a-t-il évoqué. Rappelons que ce genre d’événements sert également à “faire briller” une nation. Par exemple Usain Bolt a amené la Jamaïque au premier plan mondial avec ses performances. Tout comme Carl Lewis à une certaine époque avec la Jamaïque. A Budapest, malheureusement, les athlètes tricolores comme Wilfried Happio, Léonie Cambours, Pauline Stey ou encore Esther Conde-Thurpin n’ont pas fait briller l’hexagone comme prévu mais ils ont été supporté par tout un pays et ça c’est encore un des avantages du sport vis à vis des agendas politiques. Comme disaient les romains : du pain et des jeux !