Ce dimanche 15 avril 2018, le président de la République, Emmanuel Macron a été interviewé à l’occasion du premier anniversaire de son entrée à l’Élysée. Ce sont deux journalistes connus du monde médiatique qui se sont prêtés à l’exercice en compagnie du chef de l’état : Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin, deux ténors de l’interview politique et de l’édito. Pourtant au sortir de ce débat, plus que les réponses du président, c’est le ton des deux intervieweurs qui a agacé, voire choqué, certains téléspectateurs, mais aussi journaliste et politique. Retour sur le sujet pour comprendre cette interview politique particulière qui à marqué la France.

Pourquoi critique-t-on l’interview mené par Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin ?

Au lendemain du passage télévisé de cette séquence questions-réponses et même pendant celle-ci, de nombreuses personnes ont reproché aux deux journalistes un ton qualifié d’« irrévérencieux », voire même« irrespectueux ». On a ainsi pu lire de nombreuses réflexions allant dans ce sens sur les réseaux sociaux, mais aussi de nombreuses réactions dans les médias le lendemain de la diffusion. François Hollande, notre ancien président de la République a ainsi déclaré : « Moi je considère que lorsque le chef de l’État est interrogé on l’appelle “président”, c’est l’évidence, et il n’y a pas de raison de penser qu’on est plus impertinent quand on l’appelle par son nom de famille ». En effet, le principal reproche fait aux deux hommes est d’avoir nommé le président par son nom « Emmanuel Macron » et non pas par son titre « monsieur le président » comme le veut la tradition. L’absence du port d’une cravate, ainsi que la pugnacité et l’insistance de certaines questions, où les journalistes sont même parfois allés jusqu’à donner leur propre opinion ont également été vivement critiquées.

Quelles sont les raisons de ce choix de la part des deux journalistes ?

Face à ces critiques, Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel se sont exprimés sur cette polémique, et assument parfaitement leurs choix. Leur volonté était, en faisant cela, de casser les codes de l’interview politique, et d’aller à contre-courant de certaines interviews jugées trop conciliantes et au service de la communication politique, comme cela avait été le cas lors de l’interview d’Emmanuel Macron par Laurent Delahousse. Jean-Jacques Bourdin a ainsi déclaré sur BFM TV : « Ce qu’il faut dans une interview avec un président de la République, mais comme avec un leader de l’opposition, c’est ne pas être au service de l’interviewé, mais poser les questions qu’on a envie de poser. » Sur le refus de nommer Emmanuel Macron par son titre, Edwy Plenel s’est défendu de son côté en appuyant le côté naturel de l’utilisation du nom, plus apte à la conversation, mais souligne également avoir voulu souligner que les trois interlocuteurs étaient « égaux en dignité et en droit ».

L’interview du dimanche 15 avril a donc fait réagir, car elle a cassé certains codes de l’interview journalistique. Si certains ont perçu cet acte comme « irrévérencieux » et d’autres comme « audacieux », une chose est sûre, celui-ci n’a pas laissé de marbre.

Source vidéo : chaîne Mediapart
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