Par rapport à 2017, le paysage médiatique n’a pas beaucoup changé au Moyen-Orient, la pression sur les médias traditionnels ne cesse de s’accroitre, notamment lorsqu’il s’agit de la presse écrite et de la télévision. Quant aux professionnels du domaine, certains optent pour l’adaptation de leurs contenus tandis que d’autres choisissent de se tourner vers les médias numériques, notamment les réseaux sociaux. Au cours de cet article nous reviendrons avec Bachar Kiwan (expert du secteur médiatique) sur la situation du secteur médiatique au Moyen-Orient.

La télévision contre les plateformes de streaming

Avec les nouveaux usages des médias sociaux, l’industrie de l’information s’est largement transformée. Actuellement, pour attirer plus de public, les médias ne cessent de développer de nouvelles stratégies en partenariat avec leurs concurrents : les réseaux sociaux.

Par contre le défi principal auquel le secteur médiatique fait face n’est pas l’avènement des médias sociaux à proprement parler, mais la difficulté de définir la nature exacte de ces grandes plateformes.

En 2018, environ 90% des nouveaux budgets publicitaires au Moyen Orient ont été attribués à Google et à Facebook. En même temps, la pression sur la télévision ne cesse de s’accroître. Selon Bachar Kiwan (voir ici) cela revient principalement à la concurrence des grandes entreprises internationales telles que Netflix, qui ont réussi à attirer des consommateurs de tous les coins du globe.

En ce sens, les médias visuels ont vu naître une nouvelle tendance : une sorte de différenciation entre les générations. Au Moyen-Orient, la télévision fait partie d’un rituel sacré chez les seniors. Ceux-ci regardent la télévision quotidiennement et respectent les horaires de leurs programmes séries favoris, tandis que les plus jeunes tendent à regarder leurs programmes préférés sur internet et quand ils le veulent.

Bien que cette situation semble être tout à fait normale dans une ère ou Internet pénètre tous les foyers, elle nuit cependant aux chaînes de télévision gratuites, celles-ci font actuellement face à une crise de financement qui pourrait entraîner la perte de leurs programmes.

Les journaux papiers contre Internet

Même chose pour la presse écrite. Bien que les jeunes au Moyen-Orient semblent être accros aux informations, ils ne préfèrent cependant pas lire les journaux. Ces « digital natives » se connecte à Internet pour s’informer et suivre l’actualité. En effet, la majorité d’entre eux suit l’actualité via les ordinateurs, tandis que le tiers le fait sur les smartphones.

Pour eux rien ne vaut Internet, un média gratuit, proche et accessible à tout moment. Surtout que la plupart des foyers sont équipés en écrans (ordinateurs, tablettes, smartphones). Par contre, beaucoup sont ceux qui ignorent le danger des médias sociaux, notamment lorsqu’on parle du tri de l’information.

Même si les contenus diffusés sur ces plateformes ne proviennent pas toujours des sources fiables. Les jeunes semblent être moins soucieux de cette situation, sachant qu’ils partagent chaque jour des articles ou des images avec leurs proches, sans faire attention à la fiabilité des sources, ce qui peut involontairement piéger l’entourage en véhiculant de fausses informations.