En 2007, l’ouvrage édité par le Ministère de la Culture et de la Communication sur le handicap et la culture fixait l’objectif suivant : « Aucune discipline, aucun domaine, aucune œuvre ne doit rester hors de portée ». Depuis cette date, quatre autres textes ont été édités (le dernier a été publié en 2017). Depuis 2001, le gouvernement français a décidé de mener toutes les actions nécessaires pour intégrer et donner une place pleine et entière aux personnes en situation de handicap. La question de l’accessibilité de la culture est un thème majeur et récurrent dans cette politique. Depuis 2007, les choses ont changé, notamment grâce à la technologie mais il reste beaucoup de chemin à parcourir. Patrick Bézier, Directeur chez Audiens, nous en parle plus en détail.

Les enjeux de l’accessibilité de la culture

Tout d’abord, il est important de préciser que la question de l’accessibilité de la culture pour les personnes en situation de handicap n’est pas évidente à résoudre. Devant la complexité et la diversité des handicaps (auditif, visuel, mental ou moteur), s’adapter reste difficile pour des lieux qui exposent des œuvres. Chaque type de handicap demande une adaptation spécifique de la part de l’environnement culturel.  

De plus, les enjeux en matière d’accessibilité de la culture sont nombreux. Le premier est l’information et son accessibilité. En effet, il faut s’assurer que les personnes en situation de handicap aient les mêmes chances de recevoir les informations concernant une exposition dans un musée ou encore les séances dans le cinéma proche de chez eux. En effet, il est simple pour une personne en pleine possession de ses moyens de remarquer les affiches des évènements culturels en marchant dans la rue. Mais comment fait une personne non voyante ? Dans ce cas, la technologie peut aider. Il est tout à fait possible d’imaginer s’inscrire sur la newsletter d’un musée et de recevoir des messages audio qui énoncent toutes les futures expositions et événements.

Ensuite, le deuxième enjeu réside dans l’autonomie des personnes atteintes de handicap. L’objectif est de faire en sorte qu’elles puissent se déplacer librement dans le lieu sans l’assistance d’un accompagnateur afin de profiter pleinement de l’exposition. De plus, l’accès au lieu doit aussi leur être facilité (ascenseur, rampe d’accès, etc.). Ainsi, les musées doivent prendre en compte plusieurs paramètres : la lumière, les reflets, la hauteur des présentoirs, la présence de cartel en braille, la largeur des passages, etc.  

Ces enjeux ne sont parfois pas simples à atteindre. En effet, il faut prendre en compte la typologie des lieux et les contraintes architecturales du bâtiment. De plus, il est nécessaire de former du personnel d’accueil et des guides. Cependant, Patrick Bézier note que de plus en plus d’efforts sont faits dans ce sens : l’audio-guide ou encore le visio-guide sont de très bons exemples.