Le mardi 26 juin 2018, le président de la République, Emmanuel Macron, a rencontré pour la première fois le Pape François au Vatican. Cette rencontre symbolique et médiatisée a été l’occasion pour les deux hommes de multiplier les symboles : le pape François a notamment remis au chef d’État une médaille de Saint-Martin, un symbole de générosité et de partage, et les hommes ont terminé leur rencontre par une embrassade. Mais ce rendez-vous pose la question du statut du pape à l’international. De par son statut religieux spécial, comment comprendre le rôle politique du pape en France et dans le monde ?

Le pape : un souverain de droit divin

Symboliquement, le Pape a un pouvoir très important marqué par la puissance de l’église catholique à travers l’histoire. Pendant longtemps, l’église a été extrêmement riche et puissante grâce aux dons et autres dîmes ainsi que grâce à ses propriétés. Si le système a aujourd’hui perdu cette puissance économique, le système pontifical n’en reste pas moins extrêmement important, et en son sein, le Pape est un souverain de droit divin au sein d’une monarchie absolue. Tous les pouvoirs viennent de celui-ci et y remontent. Il possède par la même le pouvoir au sein du Vatican où il est assisté par une administration. Celle-ci est divisée en ministères nommés les dicastères, trois tribunaux et douze conseils pontificaux. Ces différentes institutions travaillent majoritairement sur les problématiques attenantes à la religion : on retrouve ainsi une congrégation sur la doctrine de la foi ou sur l’évangélisation des peuples. Ce petit état enclavé dans la cité de Rome représente le centre névralgique de la religion catholique, qui est également la première religion dans le monde : le Pape, par son statut de chef et de figure religieuse, dispose donc d’une certaine influence sur ses fidèles, mais aussi d’une certaine portée à l’international.

Une influence à l’internationale présente, mais limitée

Les pouvoirs politiques du Pape lui viennent de son statut religieux, mais également de l’état du Vatican, qui lui donne une légitimité, mais également le droit à être reconnu comme État membre d’une institution internationale. Le Vatican possède ainsi des ambassadeurs, les nonces apostoliques, ainsi que des sièges dans certaines grandes institutions, le plus souvent sans droits de vote comme à l’ONU où le Vatican possède le statut d’état observateur. Le rôle politique du pape et du Vatican est donc limité en termes de pouvoir, et se situe plutôt dans l’influence : légitimité, importance historique, racine catholique de nombreux états forts… Tous ses facteurs font de la parole du pape une parole écoutée, même si celle-ci est parfois critiquée. La place du pape sur l’échiquier politique doit aussi être comprise sous le prisme de la personnalité du pontife en place. Là où Jean-Paul II a été une figure forte à l’international, Benoit XVI s’était beaucoup moins illustré sur ce plan. Aujourd’hui, le pape François semble regagner cette place politique et médiatique via des prises de parole forte sur des sujets comme la pauvreté, l’immigration, mais aussi l’écologie.

Comprendre le rôle politique du Pape en France et dans le monde, c’est donc comprendre le statut particulier du Vatican et de son chef, marqué d’histoire et de symboles, qui lui donne une aura particulière. Celle-ci va permettre au Pape d’acquérir une certaine puissance symbolique et de donner à sa voie la portée internationale qu’on lui connaît aujourd’hui.